Je fais « craquer » mes doigts, c ‘est mauvais docteur ?
Certains n’arrivent plus à s’en passer et d’autres ne supportent pas d’entendre ces bruits qui hérissent leurs poils et ils vous le font comprendre: « ne fais pas craquer tes doigts, tu auras de l’arthrose », « tu auras les doigts déformés »…
Les idées reçues sont fréquentes en santé, « Mange des épinards c’est plein de fer », « ne louche pas, tu risques de rester comme ça toute ta vie »… Le craquement des doigts n’a pas échappé aux inepties, mais qu’en est-il réellement, faut-il s’inquiéter de cette habitude ?
Votre ostéopathe met un coup de balai sur cette idée reçue. plus répandue qu’il n’y parait.
Quand je fais craquer, il se passe quoi ?
Sans un éclairage sur notre notre anatomie, difficile d’y voir clair.
Les articulations des doigts sont constamment lubrifiées, par un liquide que l’on nomme: liquide synovial.
Lors de la technique, on créé une cavitation qui se remplit de gaz, puis qui explose, pour donner le fameux « crac ». Ce « crac » ne peut être réalisé un deuxième fois, sur l’instant, car les bulles de gaz ne se forment que toutes les 30 à 45 mins.
Ce phénomène a été objectivé à plusieurs reprises, notamment dans une étude de bio ingénierie (1), réalisée en 1971, puis confirmée entre autres en 2015, par des chercheurs de l’université d’Alberta aux états unis (2).
Mais alors, c ‘est dangereux ou pas ?
Selon l’étude du Docteur Donald Unger, allergologue (3), le craquement n’est aucunement dangereux. En effet, ce dernier à fait craquer quotidiennement, les doigts de sa main gauche seulement, durant 60 ans. Les résultats ont prouvé que le craquement n’avait eu aucune incidence, ce qui lui a valu en 2009 le prix Nobel IG de médecine.
Plus récemment en 2011, une étude de 215 radiographies portant sur des patients âgés de 50 à 89 ans et faisant craquer leurs doigts très fréquemment, confirme qu’ils ne présentent pas plus d’arthrose ou d’arthrite que ceux qui s’abstiennent.
Comment puis-je arrêter ?
Cette habitude non dangereuse mais très addictive, reste liée à la nervosité, ou au stress. Il s’agit d’un trouble du comportement qui reste bénin et qui se traite souvent en remplaçant cette vieille habitude, par un objet de transfert, comme une balle en mousse, un élastique et pour les étudiants, le jeu du stylo que l’on fait tourner autour de son pouce…
J’espère que l’article vous aura été utile ?
Prenez soin de vous !!
Sources
(1) A. Unsworth, D. Dowson et V. Wright, « ‘Cracking joints’. A bioengineering study of cavitation in the metacarpophalangeal joint », Annals of the Rheumatic Diseases, vol. 30, no 4, juillet 1971, p. 348–358
(2) Gregory N. Kawchuk, Jerome Fryer, Jacob L. Jaremko, Hongbo Zeng, Lindsay Rowe et Richard Thompson, « Real-Time Visualization of Joint Cavitation », PLOS One, vol. 10, no 4, avril 2015
(3) Donald L. Unger, « Does Knuckle Cracking Lead to Arthritis of the Fingers? », Arthritis & Rheumatism, vol. 41, no 5, mai 1998
(4) Kevin deWeber, Mariusz Olszewski et Rebecca Ortolano, « Knuckle cracking and hand osteoarthritis », Journal of the American Board of Family Mededecine, vol. 24, no 2, mars-avril 2011
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